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Floriane Bléas
Floriane Bléas
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18 mars 2007

Ce qui a changé pour Anthony Roko Le jeune

Ce qui a changé pour Anthony Roko

Le jeune pompier volontaire avait eu deux doigts sectionnés lors d'un match Nice/OM


Il est des rêves qui ne se réaliseront jamais. Celui d'Anthony s'est éteint en même temps que le pétard qui l'a amputé de deux phalanges un soir d'hiver 2006 sur la pelouse du stade du Ray. Il devait intégrer la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris en janvier dernier. L'élite. Depuis son accident, le jeune homme a vu s'évanouir tout espoir. Il deviendra un jour pompier professionnel. Mais sans passer par la case parisienne pour cause d'invalidité. Son attrait pour le métier s'explique en partie par un arbre généalogique explicite : un grand-père, un père et un oncle déjà soldats du feu. En somme, une enfance bercée par l'agitation des alertes, le crissement des pneus et la sirène des camions. A 20 ans, Anthony Roko est un héros ordinaire. Timide et humble : « Ce soir là, il y avait trois projectiles sur le terrain. J'ai juste saisi le mauvais », relativise-t-il. « J'ai choisi moi-même d'aller dans l'angle visiteur parce que je savais que c'était dangereux, que les Marseillais étaient chauds. » Dans les stades de football, les missions des pompiers, volontaires ou professionnels, sont l'assistance aux personnes et la récupération de tous les projectiles lancés sur le terrain. En majorité, ce sont des fumigènes qui pleuvent. Ils terminent leur route, en principe, étouffés dans du sable.

Le sens du devoir

Le 29 octobre dernier, durant ce match qui opposait Nice à l'Olympique de Marseille, c'est un supporter marseillais, Fabien Bouricha, qui a inconsciemment jeté le pétard par dessus les tribunes. Il n'avait pas 20061030l'intention de blesser quelqu'un : « Je regrette mon geste et ses conséquences », avait-il indiqué lors de son audience. Anthony Roko, lui, n'a pas de rancoeur. Ses yeux bleus n'expriment pas d'animosité. Peut-être un peu d'amertume. Ce soir là, il accomplissait seulement son devoir. « La seule chose qui m'importe aujourd'hui, c'est de pouvoir récupérer l'usage de ma main et continuer mon métier. Je veux rester optimiste pour ma carrière. » dit-il timidement. Aujourd'hui, le jeune pompier est convalescent. Il passe son temps entre la kinésithérapie et le Centre de traitement de l'alerte (CTA) de Magnan où jours et nuits, des pompiers répondent aux appels d'urgence (18 et 112 pour les téléphones portables). Son oncle, le sergent chef Michel Ballester, responsable du centre de traitement d'alerte de Magnan, est un plus loquace que son neveu : « Pour la petit anecdote, quand Anthony a été blessé, le match n'était même pas encore commencé. Pourtant, il a longé la ligne de touche. Il n'a même pas traversé le terrain », raconte-t-il avec fierté. « Anthony a été très sollicité par les médias. Il a même été invité sur le plateau de Thierry Ardisson. A 20 ans, il faut quand même savoir garder les pieds sur terre », continue-t-il.

Conséquences

A terme, Anthony Roko devrait retrouver 98% de sa mobilité manuelle. Le professeur Michel Buffet, spécialiste de la chirurgie de la main, a réussi à réparer son pouce, à reconstituer son index et son majeur. Son agresseur, lui, a été condamné à un an de prison dont six mois avec sursis et six mois sous bracelet électronique par le tribunal correctionnel de Nice. Sa condamnation a été assortie d'une interdiction de fréquenter une enceinte sportive pendant trois ans. Anthony Roko affirme que cet accident n'a pas changé sa vision du métier. Avant d'être soldat du feu, il est soldat de la vie.

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Commentaires
R
Ce qui a changé pour Anthony Roko...mais ce qui n'a pas changé dans les tribunes.<br /> On peut encore voir des fumigènes lancés d'une tribune à l'autre, divers objets atterrir sur le terrain et des bagarres organisées sans que des mesures ne soient prises, malgré l'indignement officiel de tous.<br /> Alors à qui la faute ? Aux organisations nationales et internationales (LFP, UEFA...), qui brassent des grandes quantités d'argent grâce aux matchs sans en investir vraiment dans la sécurité ? Aux clubs, responsables de ce qui se passe avec leurs supporters mais qui ne risquent pas grand chose à part un huis clos et des amendes ? Au ministère de l'intérieur qui se dit pourtant intransigeant (oui il faut parfois agir après avoir parlé) ? Ou simplement aux supporters qui sont... trop bêtes (c'est sûr que c'est plus facile de regretter après) ?<br /> Bref tout le monde se renvoie la patate chaude, dans cette étrange complaisance, c'est vrai que ce n'est pas non plus la guerre civile (moué). On aurait pu se dire que s'il y'avait un mort les choses changeraient...mais le mort est déjà enterré (le supporter parisien tué porte de St Cloud).<br /> Au final, les victimes collatérales de ce laisser-aller sont principalement les plus exposées, au centre de l'arène : les joueurs, arbitres, stadiers et pompiers. Est-ce vraiment un métier d'aller ramasser les pétards lancés lâchement ? Est-ce parce qu'un joueur est bien payé qu'il doit supporter le risque de se prendre des projectiles ? Sans oublier les enfants dont les parents n'oseront peut être plus les emmener voir les matchs.<br /> Rien ne semble prévoir une évolution positive...si ce n'est la coupe du monde de rugby qui approche. Espérons qu'elle contamine tout le pays avec le respect et le sens de la fête qui accompagnent les matchs de ce sport.<br /> Merci en tous cas pour les nouvelles de ce pompier qui mérite surement de s'occuper de choses plus utiles que de telles c*nneries.
Floriane Bléas
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