ToTaLeMeNt DeSpERaTe
Craquante, croustillante et carrément délirante, Desperate Housewives est La série phénomène de l'année. Lynette Scavo, Bree Van de Kamp, Gabrielle Solis et Susan Mayer bercent le quotidien de millions de téléspectateurs.
Chipies à outrance, amoureuses par alternance et femmes version arrogance : bienvenue à Wisteria Lane, quartier idyllique so american ! Le monde de Desperate Housewives est simple : truffé d'excès et d'irréalisme. Pourtant, on y croit. Pourquoi ? Est-ce la touche d'humour qui nous fait oublier toute notion de vraisemblance ? Est-ce le jeu des actrices, excellent, qui nous sublime pour nous entraîner jusqu'à l'extase ? En tout cas, quand le « Previously on Desperate Housewives » parvient à nos oreilles, la part de féminité qui est en nous tous, même la plus enfouie (oui, oui messieurs), surgit au pas de course. Et c'est parti pour la décervelation tant attendue (l'essentiel n'est-il pas, M. Charvin, d'en avoir conscience ?) Amour, sexe (et non, les garçons, ce n'est pas la même chose), amitié, trahison, mensonges, meurtres, rires, larmes : tous les ingrédients sont au rendez-vous.
« Je me sens Lynette, Bree, Gabrielle et Susan à la fois »
Une voix angélique, moralisatrice à profusion, nous enchante à l'amorce de tous les épisodes pour finalement toujours nous frustrer au moment du vrai faux dénouement. C'est celle de Mary Alice Young, la cinquième, la manquante, la suicidée. Les vies de Lynette, Bree, Gabrielle et Susan sont rythmées par leur défunte voisine. Des vies de femmes américaines et modernes. Des vies de femmes tout simplement. Mais alors qu'est-ce qui différencie cette série de Sex and the City ? Est-ce l'identification, quasi toujours obligée, de la téléspectatrice avec chacun de ces personnages ? « Je me sens Lynette, Bree, Gabrielle et Susan à la fois » a même confié une fan. Est-ce alors pour cela que l'on s'attache si vite à elles ? Où est-ce plutôt parce que la série est, nouvellement, transgressive ? Est-ce parce qu'elles clament haut et fort leurs veuleries et autres bassesses ? Est-ce une sorte d'émancipation ? Ce qui est sûr c'est que la série met le doigt sur les rapports hommes femmes. Et, pour une fois, l'homme n'y est pas vraiment avantagé ! Ce sont les femmes les supers héroïnes ; des héroïnes ordinaires comme dirait une campagne de publicité actuelle.
La série de l'année, c'est donc quatre actrices abracadabrantes, un générique entraînant, un scénario ficelé à la perfection, de l'émotion toujours bien placée, une pointe d'humour et des mystères à s'en arracher les cheveux. Nous sommes toutes un peu Desperate Housewives ...