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Floriane Bléas
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22 décembre 2006

Turkménistan : quel avenir ?

Carte_Turkmenistan_frLe Turkménistan. Petit pays d'Asie centrale, frontalier avec l'Afghanistan, l'Iran, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan ... Petit pays presque inconnu jusqu'à la diffusion d'un reportage de la journaliste Catherine Berthillier dans Envoyé Spécial, le 28 septembre dernier. Petit pays dont on découvre sur nos écrans qu'il est l'un des plus autoritaires au monde.

Petit pays dont le nom réapparaît aujourd'hui dans nos colonnes pour nous apprendre la mort de son dictateur, Saparmourat Niazov.

A 66 ans, ce président à vie, dictateur ô combien égocentrique et farfelu, dirigeait le pays d'une main de fer depuis 1985. Il était à la fois le chef de l'Etat turkmen, le Premier Ministre, le commandant suprême de l'armée et le chef du Parti démocratique du Turkménistan, seul parti autorisé bien entendu.

2006_12_21T065814Z_01_NOOTR_RTRIDSP_1_OFRWR_TURKMENISTAN_NIAZOV_20061221Excentrique à outrance, Niazov s'était créé un culte de la personnalité particulièrement impressionnant : son visage apparaissait aussi bien sur les billets de banque que sur les bouteilles de Vodka. La fête nationale du pays était le 19 février, jour de son anniversaire. Une statue de lui, recouverte finement d'or, se trouve dans la capitale du pays, Achgabat, et tourne sur elle-même afin que le visage du dictateur  soit toujours ensoleillé. La lecture d'un ouvrage politico-spirituel, le Roukhnama, était imposé au peuple entier à commencer par les plus jeunes à l'école. « Celui qui, par trois fois, lira le Roukhnama trouvera une richesse spirituelle, deviendra plus intelligent, reconnaîtra l'existence divine et ira directement au paradis » avait déclaré le dictateur plaçant ainsi le Roukhnama au coeur de son culte. Un exemplaire du livre a même été placé sur orbite autour de la Terre en 2005.

Il va sans dire que, comme tout dictateur, Niazov réprimait systèmatiquement toute opposition. Le reportage d'Envoyé Spécial a d'ailleurs couté la vie à Ogoulsapar Mouradova, journaliste et fervante militante pour les droits de l'homme dans son pays. Elle avait aidé la journaliste française, Catherine Berthillier, à tourner ses images. Deux autres militants sont toujours emprisonnés et il est impossible d'avoir de leurs nouvelles.

La mort de Niazov est un soulagement pour les démocraties occidentales mais laisse un véritable vide dans le coeur de tous les turkmens. Qui succèdera à Niazov ? A la veille des fêtes de Noël et du Nouvel An, la télévision diffuse en boucle de la musique funèbre ; toutes les publications de presse écrite ont suspendu leur parution tandis que, un à un, les sapins de Noël sont démontés.


Info : la vingt et unième édition du Festival international du scoop et du journalisme d’Angers a récompensé, le 20 novembre 2006, le reportage de Catherine Berthillier, « Turkménistan : bienvenue à Niazovland ».

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Floriane Bléas
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