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Floriane Bléas
Floriane Bléas
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23 décembre 2006

Il s'appelait Carl

Ce ne seraient pas les coups qui auraient tué Carl, le jeune collégien de Meaux mais une anomalie cardiaque. C'est en tout cas ce qu'aurait révélé l'autopsie. Le procureur de la ville, René Puech, soucieux d'apaiser les esprits, a déclaré :  « Il n'a pas été victime d'une agression sauvage ou d'un guet-apens, son décès est dû exclusivement à un stress émotionnel, qui a entraîné un arrêt cardiaque subit. Il souffrait d'une malformation cardiaque grave, avec une artère coronarienne « large comme un cheveu », selon l'expression des médecins légistes ». Même si les coups reçus ne sont pas la cause directe de la mort de l'enfant, ils en sont pourtant bien à l'origine.

Les deux mineurs de 11 ans entendus dans cette affaire ont été mis en examen pour « violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Ils seront tous deux placés en foyer pour éviter toutes « menaces de représailles » et par souci « de les aider à prendre conscience du geste qu'ils ont commis et pour lequel ils sont très traumatisés ».

Il semble que ce soit la moindre des choses : allez expliquer aux parents de la victime que, pas de chance, leur fils souffrait d'une anomalie rare et que les deux élèves "agresseurs" n'y sont pas vraiment pour grand chose ... Expliquez leur donc cela  entre le choix de la pierre tombale et la prière universelle.

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Commentaires
R
Tout à fait Floriane...et c'est vrai qu'en voulant insister sur un point qui me paraissait problématique, j'ai peut-être dressé un portrait un peu trop négatif de la situation.<br /> <br /> Alors si tu me permets de tempérer un peu mes propos, je reconnais qu'il est plus difficile de devoir fournir un reportage à sa rédaction dans des délais imposés (quelques heures seulement) que de donner son avis tranquilement derrière son PC.<br /> <br /> Alors si tout n'est pas parfait, je suis quand même bien heureux de pouvoir avoir toute l'information que je veux en quelques clics sur *******.fr et ça ne se fait pas tout seul ! Merci à ceux qui vont chercher l'information et qui nous la relayent...bons ou mauvais.<br /> <br /> Voilà, que rajouter... à part "bon réveillon" !
F
Qui est le pion de qui ? Excellente interrogation. L'essentiel n'est il pas d'avoir conscience que nous pouvons tous (journalistes ou pas) être des pions parmi d'autres pions ?<br /> <br /> Attention cependant à ne pas confondre les notions de télévision (oui, elle parvient souvent à nous faire acheter des c**neries) et de journal télévisé : son but n'est pas _ en principe _ de nous faire acheter quoique ce soit, même si l'information télévisée est de plus en plus une information "spectacle". A nous d'avoir la distance nécessaire.<br /> <br /> Pour finir, qu'on se l'accorde, le journalisme a certes connu des heures plus glorieuses que de suivre Monsieur le Ministre de l'Intérieur se pavanant dans nos cités françaises. Mais si la presse n'avait pas été présente les critiques n'auraient elle pas aussi fusées ? <br /> <br /> Dans le journalisme, comme dans tous les milieux, il y a des mauvais. Et puis, il y a les autres.
F
Hennjay ... Il est toujours aussi agréable de te lire ! ^^
R
Qui est le pion de qui ? Difficile à dire... ce qui est sûr c'est que l'opinion des gens est une richesse précieuse pour les différents acteurs politiques, que les médias, et en particulier la télévision, ont un pouvoir important sur nous (ils arrivent bien à nous faire acheter pas mal de c**neries), alors on voit que tout ce petit monde est quelque part lié...ça se finit même sous la couette diraient les mauvaises langues. Je ne me permets pas de remettre en cause le professionalisme des uns et des autres, mais on peut poser le problème de qui choisit que telle ou telle information arrive jusqu'aux JT alors que d'autres non. Il est quand même plus facile pour nos dirigeants de faire des erreurs quand elles ne sont pas trop ébruitées que lorsqu'elles font "la une". Il existe heureusement la stratégie maintenant rodée de ressortir toujours les mêmes vieux dossiers pour occulter ce qui est plus compliqué à gérer... (ah ces enseignants qui ne font pas beaucoup d'heures !)<br /> Mais parfois les politiques deviennent eux-mêmes les pions des médias, dans le sens où, comme le dit Hennjay, ils se retrouvent à résoudre dans l'urgence des faits soudainement médiatisés. Une stratégie d'action par réaction et non par anticipation...attention aux conséquences ! Exemple quelque peu simplifié : remplacer les éducateurs par des CRS ? Non ! Et pourtant, les éducateurs coûtent chers et ne rapportent rien donc pourquoi les garder (on diminue discrètement le nombre de postes...) Au bout de quelques temps la situation n'est plus contrôlée, on sort alors le flashball, les lacrymos et le ministre avec un bel enrobage médiatique ! CQFD ...(tout en rappelant que, pour moi, le cas de Carl reste à part)<br /> Nos journalistes sont quand même assez compétents et reconnus mais il ne faudrait pas qu'une sorte de complaisance générale s'installe chez certains : il y'a surement eu des heures plus glorieuses du journalisme je pense que cette soirée à aller courrir après un ministre faisant son "show" au milieu d'une cité...<br /> Je fais confiance aux plumes en herbe pour remuer un peu tout ça ;)
H
Dur.. dur de réaliser à quel point l'effet médiatique conditionne aussi spectaculairement la vie quotidienne des gens.. Dur d'admettre à quel point il en modifie nos mentalités..<br /> <br /> La volonté première du gouvernement, dans cette saga à plusieurs épisodes programmés, est de faire des économies dans un domaine aussi important soit-il que celui de l'éducation, en outre ça veut dire ici : supprimer des emplois ( les pions, surveillants ) et faire culpabiliser des professeurs sous pression en jouant avec le citoyen ( via les médias ), en montrant du doigt le nombre d'heures de travail effectué ( 18h par semaine ) afin qu'il se métamorphose en un professeur surveillant psychosocial intergalactico-parental..<br /> <br /> Un drame, surement pas pensé de cette manière à la base mais néanmoins attendu, devait consolider cette idée de polyvalence et caresser les français dans le sens du poil dans le cheminement du projet du gouvernement qui arrive quasiment toujours à ses fins.. et pour rejoindre Ramelow il est donc vrai que rien est fait pour crédibiliser l'enseignant..<br /> <br /> "Cruel" est surement le mot qui vous vient à l'esprit.. tout comme on attend qu'il y ait un mort dans un ravin pour mettre une barrière, tout comme on attend la catastrophe pour pondre une loi.. Croyez-vous que la grippe aviaire n'existe plus parce qu'on en entend plus parler dans le JT ? <br /> <br /> Là où je veux en venir c'est que la base du problème est bien plus loin qu'un simple sujet surmédiatisé, mais cette accumulation forme un danger à travers la manipulation, dont la culture et l'esprit critique semble en être la prévention .<br /> <br /> Finalement ne serions-nous pas que des pions qui savent prendre position mais qui n'arrivent jamais à faire echec et mat, entre changement de valeurs et confusion, a mi-chemin entre la bonté et l'indécision ?
Floriane Bléas
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